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Préserver la transparence de la situation de la santé animale permet aux pays de prendre des mesures immédiates qui protègent les animaux, ce qui fait une grande différence sur le terrain pour les éleveurs et leurs familles qui dépendent d’eux. Garantir cette transparence est au cœur du mandat de l’OIE. À l’occasion de la 87e Session générale de l’OIE, une analyse du comportement des pays concernant l’enregistrement des notifications auprès du Système mondial d’information zoosanitaire de l’OIE (WAHIS) a été présentée : bien que la transparence des membres se soit remarquablement améliorée dans le temps, des actions supplémentaires sont nécessaires pour améliorer l’efficacité des signalements et la qualité des données disponibles, notamment concernant les maladies qui affectent les animaux aquatiques et la faune sauvage.

En devenant membres de l’OIE, les pays consentent à  se conformer aux exigences de notification prévues par le Code terrestre et le Code aquatique de l’OIE (chapitre 1.1). Sur la période analysée qui s’étend de 2005 à 2018, il a été observé une augmentation significative du nombre de notifications immédiates (de 91 à 332) et de rapports de suivis (de 164 à 1655) soumis à l’OIE, suggérant que les pays se conforment mieux à ces obligations. Pour détecter et prévenir des événements sanitaires et leur propagation potentielle, importent non seulement la quantité d’informations, mais également leur qualité et leur soumission dans un délai raisonnable. À ce sujet, l’analyse indique que certains membres peuvent rencontrer des difficultés pour confirmer une maladie et soumettre immédiatement leurs notifications dans les 24 heures suivant la confirmation de l’événement sanitaire, comme exigé selon les dispositions des Codes de l’OIE en cas d’événements épidémiologiques importants.

La santé animale n’est pas un univers clos. En effet, les Membres éprouvent des difficultés à se protéger contre des maladies venant d’autres pays quand les événements sont signalés à l’OIE avec beaucoup de retard. Par conséquent, les Services vétérinaires ont été encouragés à améliorer leur réactivité et la qualité des informations déclarées via WAHIS.

Quant à certaines maladies, cet objectif peut être atteint en renforçant la coopération avec d’autres secteurs et parties prenantes. En juin 2018, au Kenya, le ministère de la Santé a signalé l’apparition d’un premier cas humain de fièvre de la vallée du Rift, lié à la consommation de viande provenant d’un animal malade. Visionnez ce spotlight où le Dr Obadiah Nyaga Njagi, Délégué de l’OIE pour le Kenya explique comment cette situation a conduit à une investigation conjointe avec le ministère de l’Élevage, ce qui a permis la détection précoce de la FVR chez des animaux et la notification d’un cas humain le jour même.

SG SPOTLIGHT

« Comment le Ministère de la Santé et le Ministère de l’Élevage collaborent-ils pour détecter et notifier
les cas de fièvre de la vallée du Rift chez l’homme et les animaux au Kenya?
« 

Dr Obadiah Nyaga Njagi, Délégué du Kenya de l’OIE

Recueillir des données pour mieux faire face à l’impact des maladies des animaux aquatiques et de la faune sauvage

L’étude a également souligné des écarts dans le signalement des maladies, en particulier celles qui affectent les animaux aquatiques et la faune sauvage, quand bien même leurs effets peuvent être catastrophiques et dépasser le cadre de la santé animale.

Les foyers de maladie coûtent chaque année plus de 6 mds de dollars américains à l’industrie aquacole mondiale et menacent la subsistance de plus de 50 millions de personnes. De plus, la biodiversité peut être affectée de manière significative par ces maladies puisque les animaux aquatiques d’élevage et sauvages partagent souvent le même environnement. Les pays ont été appelés à améliorer leurs réseaux nationaux de santé animale aquatique afin de faciliter le recueil et la notification de ces informations.

Visionnez ce spotlight avec la Dre Christianne Bruschke, Déléguée de l’OIE pour les Pays-Bas, afin d’en savoir plus sur les conséquences du foyer de l’infection à Batrachochytrium salamandrivorans en 2010 sur la population de salamandres tachetées du pays et l’importance de signaler la maladie sur WAHIS afin d’enrayer sa propagation.

SG SPOTLIGHT

« Quel a été l’impact de Batrachochytrium salamandrivorans sur la population d’amphibiens aux Pays-Bas
et comment la notification dans OIE-WAHIS peut-elle aider à prévenir sa propagation?« 


Dre Christianne Bruschke, Déléguée des Pays-Bas de l’OIE

Dans le cas spécifique de maladies non listées par l’OIE affectant la faune sauvage, sélectionnées par le Groupe de travail de l’OIE en vue d’un suivi, les pays ont été encouragés à soumettre les informations dont ils disposent par l’intermédiaire du Rapport annuel sur la faune sauvage, comme d’un moyen d’en réduire les conséquences potentielles sur le secteur de l’élevage, la santé publique et la biodiversité.

Vers une révolution de l’information sur la santé animale : la rénovation d’OIE-WAHIS

Pour aider les pays à surmonter ces obstacles, l’OIE refond sa plateforme WAHIS.  Les prochaines étapes de ce processus ont été présentées lors de la Session générale, ainsi que les solutions innovantes qu’il apportera à la communauté sanitaire mondiale. Il est prévu que le nouvel OIE-WAHIS soit mis en service dans la première partie de l’année 2020.

Le développement de la version augmentée de WAHIS est au cœur du 6e Plan stratégique de l’OIE et offrira de nouvelles fonctionnalités qui permettront aux Services vétérinaires de signaler plus aisément les foyers de maladie affectant leur pays. Ces fonctionnalités seront conçues pour faciliter la procédure de notification, le transit des informations du niveau national au niveau international et l’accès à la plateforme d’enregistrement des données.

Par conséquent, cette nouvelle interface facile à utiliser, intuitive et plus efficace contribuera à combler certains écarts dans les signalements des membres de l’OIE tout en apportant les avantages multiples d’une transparence renforcée sur la situation de la santé animale dans le monde entier. En savoir plus.

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