Le travail des paraprofessionnels vétérinaires (PPV) est essentiel à l’efficacité des prestations de service vétérinaire. Néanmoins, la qualité de leur formation et le niveau de reconnaissance de leur statut varient d’un pays à l’autre car les exigences de leur profession ne sont pas toujours clairement définies. La 87e Session générale a représenté l’opportunité de sensibiliser les Délégués nationaux à l’importance du rôle joué par les PPV dans la surveillance, la prévention et le contrôle des maladies animales, mais également de leur fournir un ensemble de lignes directrices conçues pour aider les Autorités vétérinaires à mieux définir le rôle des PPV et à adapter les possibilités de formation disponibles aux besoins locaux spécifiques.

Dans de nombreux pays, en particulier ceux dans lesquels le nombre de vétérinaires est insuffisant, les PPV sont appelés à effectuer une large gamme d’activités et de services dans le domaine de la santé animale, de la santé publique vétérinaire et du diagnostic en laboratoire.
Ils peuvent notamment être amenés à soutenir les Services vétérinaires nationaux lorsque la mise en œuvre de stratégies de contrôle à grande échelle visant des maladies importantes est à leur ordre du jour. Par exemple, des programmes nationaux de contrôle pour lutter contre la peste des petits ruminants sont actuellement en cours dans de nombreux pays. Des PPV sont nécessaires afin de mener à bien des activités telles que des campagnes de vaccination, la surveillance épidémiologique et sérologique, l’investigation des maladies et l’échantillonnage dans le cadre de l’action menée par le gouvernement.
À une plus grande échelle, ces PPV peuvent aussi être amenés à participer à une variété d’initiatives sous la direction et la responsabilité des vétérinaires, qu’il s’agisse d’activités de prévention et de contrôle des maladies, d’inspection des viandes ou la réalisation de tests diagnostiques en laboratoire, en fonction du niveau de leurs qualifications et de la nature de leur formation, ainsi que des autres besoins identifiés par leur pays.
Cependant, bien des fois, les pays manquent de PPV qualifiés, car leurs compétences diffèrent de celles requises dans leur contexte particulier ou parce que des possibilités de formations adaptées ne sont pas disponibles localement.
En parallèle, les PPV doivent faire face à de nombreuses difficultés, en raison du manque d’opportunités d’emploi, de possibilités de compléter leur formation, et du manque de reconnaissance par les Autorités vétérinaires. En effet, la formation des paraprofessionnels vétérinaires est très variable d’une région du monde à l’autre, que ce soit en termes de durée ou de qualité.
Une étude menée récemment auprès des Pays membres de l’OIE de la région Afrique a mis en évidence que, pour 98 % des pays répondants, les opportunités de formation représentaient le prérequis le plus important pour rendre davantage satisfaisante la contribution des PPV à l’amélioration de la santé et du bien-être animal.*
Cela peut s’expliquer par le fait que les catégories reconnues de paraprofessionnels vétérinaires ne sont pas toujours bien définies et les standards de performance pour les catégories existantes ne sont pas toujours clairs.
Faire correspondre le contenu des formations avec les compétences nécessaires au niveau local
Dans cette optique, l’OIE a récemment publié des Lignes directrices pour le cursus de formation des PPV. Utilisées avec les Recommandations sur les compétences des PPV, elles peuvent être appliquées de diverses manières au sein des Pays membres, tant pour appuyer les Services vétérinaires dans l’élaboration des descriptifs de postes pour paraprofessionnels vétérinaires, que pour guider les institutions de formation dans le développement de cursus qui délivrent les compétences requises. Elles peuvent aussi servir aux PPV eux-mêmes pour s’auto-évaluer à des fins de formation continue et d’avancement professionnel.
Le principal objectif de ces travaux est de fournir aux Pays membres des outils utiles, leur permettant de mieux définir les rôles de paraprofessionnels vétérinaires, les compétences qui doivent être les leurs et les programmes de formation dont ils ont besoin pour acquérir et utiliser ces compétences en vue de faciliter le travail des Services vétérinaires, en conformité avec les normes de l’OIE.
Considérant que les ressources disponibles pour la formation des paraprofessionnels vétérinaires peuvent varier fortement d’un pays à l’autre, et qu’il n’existe pas une unique approche qui corresponde à leurs besoins, les Lignes directrices pour le cursus de formation sont conçues pour être flexibles et fondées sur les besoins exprimés par des établissements de formation accrédités et les autorités responsables de la règlementation des PPV.
Les pays sont incités à les mettre en œuvre en vue de s’assurer que les différents rôles que les PPV peuvent jouer pour améliorer la santé animale soient mieux définis, adaptés, et officiellement reconnus.
* Étude menée dans le cadre de la 23e Conférence de la Commission régionale de l’OIE pour l’Afrique afin de relater l’importance des PPV par leurs rôles, leurs responsabilités et par les règlementations qui s’appliquent à leurs activités et statuts dans les pays africains. (45 pays répondants – 2019).
SG SPOTLIGHT
« Quels seront les principaux avantages dont bénéficieront les pays lors de la mise en œuvre des Lignes directrices sur les compétences
et le cursus de formation l’OIE pour les para-professionnels vétérinaires? »
Dr David Sherman, Chargé de mission aux Services des Actions régionales de l’OIE
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